Vin sous l’océan : une technique de conservation de plus en plus tendance

Aujourd’hui, intéressons-nous à une technique viticole de plus en plus tendance : la conservation du vin sous l’océan.

Tous les pros du vin vous le diront : pour conserver votre vin dans des conditions optimales, il faut absolument le faire dans un lieu sombre et humide. Dans l’idéal, vos bouteilles doivent être disposées dans une pièce totalement obscure avec une température comprise entre 10 et 13 degrés. Le principe de conserver le vin sous l’océan se calque exactement sur les mêmes critères.

Cette tendance a émergé après l’étonnante découverte en 2010 de plus de 160 bouteilles de champagne au fond d’une épave de navire échoué au fond de la mer Baltique. Les champagnes, qui auraient été produits entre 1782 et 1788 par la maison Veuve Cliquot, ont été retrouvés en très bon « état ». À l’époque, l’expert Philippe Jeandet, professeur de biochimie à l’université de Reims en charge de l’analyse des bouteilles repêchées, expliquait au journal Le Monde :

« Ce qui nous a surpris, c’est qu’après 170 ans passés au fond de la mer Baltique à 50 mètres de profondeur par une température constante de 4 degrés, ces vins ont conservé les caractères intrinsèques des vins de Champagne en termes d’alcool, de sucres, d’arômes, d’acides organiques et de glycérol. »

Vin sous l’océan : des arômes particuliers

Mais quel est l’intérêt d’immerger son vin sous les eaux quand on peut le garder en cave ? Selon Denis Drouin, co-fondateur d’Amphoris, la première « cave à vin sous-marine », un vin conservé sous la mer ne présenterait pas tout à fait les mêmes arômes qu’un vin conservé en cave :

« Soumis à une pression hydraulique plus importante, les échanges gazeux des liquides feraient évoluer plus vite les vins, leur conférant un goût particulier. »

Que ce soit pour le côté spectaculaire ou pour l’aspect gustatif (ou peut-être les deux), le concept séduit en tout cas de plus en plus de professionnels. C’est notamment le cas de Patrick Réty, vigneron en Languedoc au Domaine Réty, qui a prévu d’immerger prochainement une centaine de vins rouges dans les mers de Saint-Malo (Bretagne).

« Nous commençons à avoir du recul sur le vin blanc, qui a un goût plus gras et plus minéral en vieillissant sous la mer. En revanche, très peu d’expérimentations de ce genre ont été menées avec le vin rouge. Peut-être que l’effet de la mer apportera à mes vins une salinité marquée ainsi qu’un beau potentiel de garde, espère le vigneron. »