COMMENT BIEN CHOISIR VOTRE VIN ROSÉ ? TOUS NOS CONSEILS

La saison du rosé est ouverte ! Terrasses, barbecue, repas gastronomiques, pizzas, pique-niques entre amis, etc. : les occasions de débouchonner une belle bouteille de rosé sont nombreuses. La saison du rosé est ouverte ! Terrasses, barbecue, repas gastronomiques, pique-niques entre amis, etc. : les occasions de débouchonner une belle bouteille de rosé sont nombreuses. Véritable symbole de l’art de vivre à la française, le vin rosé représente 15% de notre production vinicole, qui se classe au premier rang mondial dans la production de ce nectar à la couleur pâle.

Si l’image du rosé reste inévitablement liée à la douceur de la Provence, la richesse de la production française de vins rosés est pourtant propulsée par de nombreuses régions. Différents cépages, appellations et méthodes offrent au monde du rosé une palette de vins très variée. Parmi cette palette d’évènements propice à la dégustation d’un bon rosé, et cette palette de vins rosés différents, comment choisir son vin rosé ? Nous vous donnons aujourd’hui quelques conseils clés pour bien connaître et choisir un rosé.

Qu’est-ce qu’un vin rosé ?

Un vin rosé est un vin tranquille obtenu à partir de raisins noirs à jus blanc, grâce à une méthode de vinification spécifique. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’un mélange de vin blanc et de vin rouge (sauf dans le cas particulier des champagnes rosés). La couleur du vin rosé provient uniquement d’un temps de contact limité entre les peaux et le moût durant la phase de macération.

Bien que le vin rosé soit souvent associé à l'été et à la convivialité, il offre également une grande diversité de profils, selon les méthodes de fabrication, les régions viticoles et les cépages utilisés. 

Les différences entre les vins rosés

Il est tout d’abord important de bien comprendre les différents rosés et les subtilités qui se cachent derrière. Contrairement à ce que certains peuvent penser, la qualité d’un rosé ne se juge pas à sa simple couleur, ou à son appellation.

Un vin rosé, c’est un vin conçu à partir de cépages de raisins rouges à jus blanc. Le profil aromatique et la couleur d’un rosé vont provenir d’un équilibre subtil dans la méthode de macération de ces raisins. Lors de la macération, les raisins vont notamment libérer dans leur jus des arômes, des pigments coloriels et des tanins. Plus cette macération est longue et le raisin fort en pigments et tanins, plus le vin obtenu va se rapprocher d’un vin rouge. Au contraire, plus la fermentation est courte, plus le vin sera pâle et les arômes légers.

Les méthodes d’élaboration du rosé

On distingue trois grandes méthodes de vinification pour le rosé : la méthode de la saignée, la méthode du pressurage direct, et la méthode de l’assemblage. Chacune influence la couleur du rosé, ses arômes et sa structure.

• Le rosé de pressurage est obtenu en pressant directement les raisins noirs après la récolte. Cette méthode donne des vins très pâles, délicats et fruités, comme ceux du Vignoble de Provence.
• Le rosé de saignée, ou méthode de la saignée, consiste à prélever une partie du jus d’une cuve de vin rouge en début de fermentation. La macération pelliculaire longue donne des rosés plus colorés, puissants et structurés. Ces vins rosés sont très présents dans le Vignoble de la Loire ou au sein de l’AOC Tavel.
• La méthode de l’assemblage (mélange de blanc et de rouge) est interdite en France pour les vins tranquilles, mais reste la méthode la plus répandue pour l’élaboration de champagnes rosés.

Le choix de la méthode de fabrication du vin influence directement la texture, l’acidité, la concentration aromatique et la garde potentielle du vin rosé.

Le rôle du cépage dans le vin rosé

La première clé de lecture d’un rosé sera donc à trouver dans le cépage utilisé. En effet, si la durée de macération influe grandement le vin final, c’est tout d’abord un facteur multiplicateur de la teneur en pigments et en tanins du cépage utilisé. C’est pourquoi les rosés sont généralement conçus à partir de raisins à la peau fine et peu colorée. Les exemples les plus courants seront ainsi le Cinsault (en Provence), le Gamay (dans le Beaujolais) ou encore le Pinot Noir (en Bourgogne, en Alsace, en Champagne). L’avantage de ces cépages sera que même une extraction relativement longue donnera un rosé plutôt pâle. Cela permet de laisser le temps aux arômes de s’extraire dans le jus du vin et donc de créer des rosés savoureux qui conservent une robe élégante. Les cépages plus concentrés en couleur comme la Syrah et la Grenache Noire (dans la Vallée du Rhône), le Malbec (Côt dans le Sud-Ouest) et le Merlot (dans le Bordelais) vont naturellement donner des vins plus colorés. Les cépages les plus courants pour le rosé sont la Grenache, le Cinsault et le Pinot Noir.

Le cépage utilisé joue un rôle clé dans la robe et les arômes développés dans un vin. Les plus courants sont la Grenache, le Cinsault, le Syrah, le Cabernet Sauvignon, le Gamay, le Merlot ou encore le Pinot Noir.

• En Provence et dans le Languedoc, le Cinsault, le Grenache et le mourvèdre, engendre des vins pâles, floraux et fins.
• En Vallée du Rhône, le Grenache, la Syrah ou le Cinsault donnent des rosés plus fruités et épicés.
• L’AOC Cabernet d’Anjou, issue du Cabernet Franc et le Cabernet Sauvignon, offre des vins plus sucrés et gourmands, avec des notes de fraise et de bonbon anglais.
• Le Pinot Noir Rosé, produit notamment en Alsace et en Bourgogne, est reconnu pour son élégance, sa finesse et ses arômes de petits fruits rouges.

La robe du vin rosé : claire ou foncée ?

La couleur du vin rosé est un indicateur fiable du style et de la structure du vin. Les rosés très pâles (pelure d’oignon, saumon clair) sont généralement légers, vifs, peu tanniques. Ils sont idéaux pour les apéritifs ou les repas légers. Les rosés plus soutenus (rosé framboise, groseille, corail foncé) sont plus intenses, parfois charnus, et conviennent mieux à la table.

• La robe rosé dépend donc à la fois :
• de la méthode de vinification ;
• du cépage et de sa richesse en pigments ;
• de la durée de fermentation alcoolique avec les peaux.

Les rosés pâles et légers

Le cépage utilisé ainsi que le terroir et les méthodes propres à chaque appellation vont être responsables de la large palette colorielle et gustative que les rosés ont à proposer. Une robe claire indiquera un vin léger et aromatique, faible en tanins et en alcool. Ces rosés sont souvent destinés à une consommation jeune. C’est souvent le cas des rosés de Provence (Cinsault) et du Nord de la France (Pinot Noir). Ils sont souvent issus de macérations courtes ou de saignées et de cépages peu colorés. Leur profil aromatique est léger, fruité et floral. Il s’agit là de ce que beaucoup considèrent comme un vin rosé.

Les rosés foncés et structurés

Mais le rosé peut être plus foncé, vers des colorations plus foncées voire même orangées. Ces vins sont issus de fermentations plus longues, de vieillissement en fût et/ou de cépages plus coloriels. C’est souvent le cas des rosés Bordelais (Les Clairet, à base de Merlot), de la Vallée du Rhône (Tavel, à base de Grenache) ou encore d’un iconique rosé de la région champenoise (le rosé des riceys, à base de Pinot Noir).

Les principales appellations de vins rosés

La notion d’appellation peut à présent prendre tout son sens pour vous. Les cépages se répartissent (sauf exception) de manière assez hétérogène à travers les terroirs et les méthodes utilisées sont relativement homogènes selon les appellations. Quatre grandes appellations de rosé se distinguent notamment :

Les vins rosés de Provence

Le rosé de Provence, généralement clair et à base de Cinsault. Ces rosés sont légers, estivaux et offrent des notes fruitées et florales. L’appellation Côtes de Provence produit des vins frais, floraux, élégants, parfaits pour l’été. Le paysage viticole français y est baigné de soleil, mais modéré par les influences maritimes, ce qui favorise l’équilibre des vins.

On y trouve aussi des appellations prestigieuses comme :

• Les Baux-de-Provence, où l’on produit de nombreux des vins bios gourmands ;
• AOC Côtes de Provence, offre des rosés à la fois légers et fruités.
• AOC Bandol propose des vins rosés structurés et racés.

Les vins rosés du Languedoc et de la Vallée du Rhône

Le Languedoc et la Vallée du Rhône proposent une belle diversité de vins rosés, souvent plus puissants et épicés que ceux de Provence. Dans le Languedoc, les rosés sont généralement issus de Grenache noir, Syrah et Cinsault, et offrent un excellent rapport qualité/prix. Certains producteurs de rosé comme Gérard Bertrand ont contribué à revaloriser cette région grâce à des cuvées modernes et accessibles. Le rosé de la vallée du Rhône et du Languedoc, plus sombres et généralement à base de Grenache. Ces rosés sont plus portés sur le fruit (framboise, cassis), avec parfois des notes d’épices et de poivre.

Les rosés de garde : Tavel et Rosé des Riceys

Si vous recherchez des rosés de longue garde, tournez-vous vers :

• Le Rosé des Riceys, seul AOC de Champagne, consacrée au vin rosé tranquille. Le rosé des riceys, un rosé du Nord à base de Pinot noir macéré relativement longtemps. Ce sont des rosés de garde, gastronomiques, sur des notes uniques de fruit et d’amande vanillée, de grenadine, soulignées par la bergamote.
• Le Tavel, structuré et complexe, capable de vieillir 3 à 5 ans en cave. Le rosé de Tavel, provenant de la vallée du Rhône et dont la spécificité est de se prêter particulièrement à la garde. Ils sont floraux, sur des notes de fruits rouges et de fruits à noyau souvent soulignés de notes d'amande fraîche.
• Certains Bordeaux Clairet proposent des vins rosé structuré qui peuvent vieillir 2 à 3 ans. Ce sont de vrais rosés gastronomiques, à servir à une température de service de 10 à 12 °C, et à associer à des viandes blanches, des plats orientaux ou des fromages affinés.

Quel vin rosé pour quelle occasion ?

Le choix d’un rosé est évidemment toujours une affaire de préférences et de goût. De manière générale, un rosé clair accompagnera avec merveille : apéritifs, poissons et fruits de mer. Ils sont servis frais et apportent leur légèreté et leur minéralité aux occasions estivales et festives.

Pour l’apéritif ou un moment convivial

Pour l’apéritif, mieux vaut miser sur un rosé léger, vif et fruité. Les rosés de Provence, notamment ceux en Côtes de Provence, sont des valeurs sûres. Leur robe pâle, leur fraîcheur et leurs arômes d’agrumes ou de petits fruits rouges les rendent parfaits pour débuter un repas entre amis. Vous pouvez aussi vous tourner vers un Cabernet d’Anjou, plus tendre et légèrement sucré, idéal pour plaire à tous les palais lors d’un moment convivial. Il accompagnera très bien des tapas, des toasts de fromage frais ou des brochettes apéritives.

Pour accompagner un repas ou un barbecue

Les rosés plus foncés et leur profil plus puissant vont davantage être indiqués autour d’un repas, notamment pour accompagner de belles grillades en été. Plus gastronomiques, ils offrent une association intéressante et leurs subtils tanins soulignent ces plats estivaux. Lorsqu’il s’agit d’un repas, notamment de type barbecue, il est recommandé de choisir un vin rosé structuré, avec un peu plus de corps et de tenue en bouche. Les rosés du Languedoc ou de la Vallée du Rhône (comme un AOC Ventoux), seront parfaits pour des grillades, des brochettes marinées ou des plats épicés. Un Bordeaux Clairet, plus foncé et plus tannique qu’un rosé classique, peut même se rapprocher d’un vin rouge léger, tout en conservant la fraîcheur d’un rosé. Il se marie bien avec des viandes fumées, des burgers maison ou des légumes grillés.

Pour un repas gastronomique

Si vous cherchez un rosé à conserver quelques années, ce sont également ces rosés plus structurés qui seront à favoriser. Leurs tanins et leur structure aromatique leur permettent de vieillir quelques années en cave. Pour les grandes occasions ou un dîner plus raffiné, orientez-vous vers un rosé de garde ou un rosé gastronomique. Les deux appellations phares dans cette catégorie sont naturellement l’AOC Tavel, et l’AOC Rosé des Riceys. Ce dernier est l’un des plus prestigieux, issu du Pinot Noir de Champagne, il développe des notes uniques de bergamote, fruits rouges compotés et amande fraîche.

Comment bien conserver et servir son vin rosé ?

Le vin rosé se boit généralement jeune, mais certains rosés de saignée ou structurés peuvent vieillir 2 à 5 ans. Conservez-les à l’abri de la lumière, à température constante (entre 12 et 14 °C), en position couchée si la bouteille est bouchée en liège.

La température de service idéale dépend du style :

• Rosés pâles : entre 8 et 10 °C
• Rosés de gastronomie : entre 10 et 12 °C

Quel budget pour un bon rosé ?

Il existe des rosés dans toutes les gammes. Les rosés gastronomiques (notamment les Tavel et les rosés des riceys) vont, de par leur réputation, nécessiter un investissement supérieur. Les rosés du Languedoc et les autres rosés de la vallée du Rhône peuvent, quant à eux, offrir des rosés gourmands à la robe foncée pour vos grillades, charcuteries et barbecues à un rapport qualité prix très intéressant. Dans la famille des rosés légers, il existe autant de prix que de domaines. Les rosés de Provence y sont incontournables. La qualité de ce terroir méditerranéen offre à la fois des rosés d’exception à des prix élevés que d’excellents rosés à des prix plus raisonnables.

Il existe aujourd’hui une vaste gamme de prix pour le vin rosé, et chaque budget peut y trouver son compte.

• Moins de 8 € : dans cette gamme, on trouve principalement des vins de pays rosés, souvent frais et simples. Parfaits pour les pique-niques ou les apéritifs sans prise de tête. Les rosés du Languedoc, notamment ceux en IGP, brillent par leur excellent rapport qualité-prix.
• Entre 8 € et 15 € : c’est le cœur de l’offre en vins rosés de qualité. On y trouve des rosés de Provence, des Côtes du Rhône, et de nombreuses cuvées en bio ou en biodynamie. 
• Plus de 15 € : ici, on entre dans l’univers des rosés de gastronomie, des rosés de saignée ou des rosés issu de cru classé de Provence.

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