Le vin bio, un marché en croissance 

La demande de vin dans le monde est en augmentation constante. Pourtant, la consommation de vins conventionnels est quant à elle en déclin. 

Le vin bio, un marché en croissance en France et dans le monde

La demande de vin dans le monde est en augmentation constante. Pourtant, la consommation de vins conventionnels est quant à elle en déclin. La responsable ? La tendance du bio qui touche également le secteur du vin de plein fouet. La production de vin bio, à ne pas confondre avec la biodynamie ou les vins naturels, consiste à limiter l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques lors de la culture des vignes, ainsi que le nombre d'intrants lors de la vinification. Il s'agit d'un label, décerné par l'Agence bio, qui est obtenu par le respect strict d'un cahier des charges précis. Quelles sont les raisons d'un tel engouement pour le bio ? Où en sommes-nous en France et dans le monde ? Zoom sur une tendance de production et de consommation qui semble être destinée à rester. 

Les raisons de cette croissance 

Les premières raisons de l’émergence de ce marché porteur sont l’appétence grandissante des clients. Ces dernières années, les impacts des produits chimiques et autres intrants non naturels sur le corps ont été étudiés et médiatisés. Les consommateurs sont donc soucieux pour leur santé, et le label bio se présente ainsi comme le signe rassurant d'un meilleur choix pour son corps. Pour son corps mais également pour l'environnement. De la même façon, les conséquences d'une agriculture trop forte en herbicides, sulfates et autres produits phytosanitaires agressifs sont bien connues. De plus en plus de consommateurs s'engagent pour le respect de l'environnement avec leurs portefeuilles et optent pour le bio, même si cela implique un léger surcoût. 

Pas de vin bio sans vignoble bio. Et pourtant, la conversion d'une exploitation en bio est compliqué pour un vigneron. Obtenir le label bio demande du temps (en moyenne trois années), des efforts administratifs pour remplir le cahier des charges précis du label ainsi qu'un rendement plus faible le temps de la conversion. Si tant de vignerons franchissent le cap, c'est tout d'abord que cette nouvelle demande constitue une opportunité. D'abord une opportunité d'affaires, de par la taille grandissante en quantité et en valeur du marché du vin bio. Ensuite une opportunité marketing, car le marché étant moins grand que le conventionnel, il offre plus de visibilité au vigneron. 

Mais ce n'est bien sûr pas qu'une affaire économique. Nombreux sont les vignerons qui constatent les effets ravageurs des herbicides, des sulfates ou sulfites à trop haute dose et qui se soucient du respect de l'environnement et de leurs terroirs, sans lesquels leurs vignes ne pourraient pas s'épanouir. 

Croissance soutenue en France 

Cet engouement des producteurs et des clients se retrouve dans les chiffres. Avec légèrement plus d'un hectare sur dix de vignobles cultivé en bio, la France est le troisième producteur mondial de vin bio, derrière l'Espagne et l'Italie. Les régions viticoles les plus proactives sont celles disposant d'un cadre naturellement favorable. C'est ainsi que le Languedoc représente plus de trente pourcents de la production de vin bio français, suivie de près par la Provence qui représente vingt pourcents de la surface viticole bio. 

En 2019, le marché a encore une fois bénéficié d'une croissance de vingt pourcents, atteignant un volume d'un milliard cinq d'euros ! Une tendance qui va très certainement se pérenniser car les consommateurs français en sont très demandeurs. Selon une enquête de l'agence bio et du cabinet OpinionWay, un consommateur français sur deux souhaiterait avoir plus de choix bio lors de ses achats de vin. Un fait qui n'est pas passé inaperçu des grandes surfaces, dont les commandes se font plus volumétriques. 

Forte croissance dans le monde 

La production de vin bio français est majoritairement destinée à une consommation locale. Mais ce n'est pas le cas de tous les pays producteurs de vins bios, comme l'Espagne et l'Italie, qui dédient une part majeure à l'exportation. Et pour cause, on ne retrouve pas les mêmes pays dans la liste des plus gros consommateurs de vin bio. Dans l'ordre, ce sont l'Allemagne, la France, l'Angleterre puis les États-Unis qui sont les plus grands buveurs de vins bio. La croissance moyenne du marché du vin bio mondial est de quatorze pourcents annuels. Ce marché pèse actuellement entre trois et quatre pourcents du marché mondial du vin, soit un chiffre d'affaires de plus de trois milliards d'euros. Selon les prévisions du cabinet IWSR, il pourrait atteindre les vingt pourcents d'ici à 2023.