Déguster un vin : mode d'emploi pour "moucher" votre ami expert en vin

Nous avons presque tous quelqu'un dans notre entourage (un ami, un oncle, un voisin..) expert en vin. Alors quand celui-ci apporte une bonne bouteille, il vous faut assurer un minimum pour ne pas faire de gaffe ou d'erreur de jugement.

Comment bien déguster un vin ?

Voici un petit mode d'emploi qui vous explique les bases de la dégustation d'un vin. Alors, prêt à en mettre plein la vue à votre invité ?

1) Observez, commentez

Peut-être avez-vous déjà vu vos amis lever leur verre avant de le boire. Ce n'est ni pour vérifier que le verre est propre ou pour trinquer, mais pour examiner la robe du vin, autrement dit sa couleur. Voici quelques termes qui pourront vous aider à décrire la robe d'un vin : pourpre, grenat, rubis (vin rouge), doré, citron ou ambré (vin blanc) saumon, framboise ou orangée (vin rosé). Petite astuce : pour admirer la robe sous toutes ses coutures, placez votre verre dans la lumière et devant un fond blanc, comme un mur ou une feuille de papier. Vous pouvez également parler de son intensité : brillante, claire, sombre...

C'est bien beau d'avoir du vocabulaire, mais encore faut-il savoir ce qu'il signifie et à quoi il se réfère exactement. Sachez que l'analyse de la robe peut vous donner une multitude d'informations sur le vin que vous dégustez. À titre d'exemple, un vin rouge de Bourgogne présente généralement une robe claire, contrairement à un Bordeaux qui présente généralement une couleur sombre. Dans certains cas, la robe peut également vous donner des indices sur l'âge ou la teneur en alcool d'un vin. Un vin blanc à la robe brune, peut par exemple laisser supposer qu'il a entamé son évolution.

2) Testez votre flair... 

La manie qu'ont les fins connaisseurs de plonger leur nez dans leur verre peut parfois surprendre ou sembler superflue. Pourtant, cette étape que l'on appelle "le nez" est très précieuse pour juger de la qualité d'un vin. En outre, elle permet de détecter si le vin présente un défaut. En effet, celui-ci se manifeste bien souvent au nez, bien qu'il soit tout de même recommandé de goûter le vin pour en avoir le coeur net. ,Si vous sentez une odeur humide, de bouchon ou de pourriture, bref une odeur suspecte, il y a fort à parier que votre vin présente une anomalie (pour en savoir plus sur les méthodes pour détecter un vin bouchonné, cliquez ici). Ensuite, le nez peut également vous informer sur le potentiel d'évolution d'un vin. Et c'est là que ça devient intéressant.

Si vous êtes habitué à sentir une première fois, mais que c'est loin d'être une révolution pour vos narines, ne jetez pas l'éponge trop vite. Prenez votre temps, faites tourner le vin dans votre verre une ou deux fois et humez à nouveau. Vous pourrez être surpris de constater que le vin dévoile beaucoup plus d'arômes. On appelle cela le second nez. Dans la plupart des cas, vous sentirez des arômes fruités ou fleuris, qui correspondent aux arômes primaires et qui proviennent du cépage. Si vous dégustez un vin rouge, vous avez 95% de chances pour détecter des notes de fruits rouges ou noirs comme la mûre ou la fraise. Pour le vin blanc, on parlera plutôt de fruits jaunes (pêche, abricot) ou d'agrumes (citron, pamplemousse) et de fleurs blanches.

3) Comptez !  

"Ça y est , je peux goûter" ? Eh oui, après avoir bien observé et humé le vin, vous pouvez enfin le déguster. Mais attention, car l'analyse gustative d'un vin ne constitue pas une mince affaire. Retenez deux choses essentielles qu'il faudra déterminer : son équilibre et sa longueur en bouche. Prenez une gorgée et passez-la sur toute la surface de votre langue. Concentrez-vous et essayez d'analyser ce que votre langue ressent : un goût plutôt amer, sucré, âpre, acide ? Ces questions servent à évaluer ce que l'on appelle l'équilibre ou l'harmonie d'un vin : un critère de qualité recherché par la plupart des viticulteurs, sauf bien sûr dans le cas où ils souhaitent faire ressortir une saveur plus qu'une autre. Une fois cette première impression analysée, gardez le vin en bouche et aspirez un peu d'air. Cette technique un peu bruyante correspond à la rétro-olfaction et sert à identifier les arômes d'un vin.

Il est temps de vous intéresser à la longueur en bouche. Peut-être avez-vous déjà remarqué en dégustant un vin que les arômes restent plus ou moins longtemps en bouche. En oenologie, ce phénomène également connu sous le nom de "persistance aromatique" se mesure en caudalies (1 caudalie = 1 seconde). Goûtez à nouveau le vin et comptez dans votre tête jusqu'à ce que les sensations sur vos papilles disparaissent. Une fois l'exercice terminé, vous serez en mesure de juger d'évaluer sa persistance aromatique. Pour vous donner une idée plus précise de la valeur d'une longueur en bouche, on estime qu'un vin est "bon" lorsque que sa persistance aromatique est équivalente ou supérieure à 6 caudalies. Au-delà de 10, on le juge exceptionnel.